Tous
les Marocains qui prêtent attention à la nature connaissent ces
familles de magots qui ont perdu leur vie sauvage et quémandent de la
nourriture dans la cédraie du Moyen-Atlas près d’Azrou. C’est déjà une
erreur de les avoir rendus dépendants de l’homme, pour notre seule
distraction, alors qu’il s’agit d’une espèce protégée dont il convient
de respecter la liberté au sein de l’habitat. Mais bon, le mal est fait.
Le surpâturage qui sévit dans la région a investi tous les points d’eau
au profit des troupeaux et les singes magots n’ont plus les moyens de
se désaltérer. C’est aussi pourquoi ils écorcent les cèdres et se font
détester des forestiers. Avec la grande sécheresse qui sévit au Maroc
depuis des mois, ces sympathiques animaux n'ont de cesse de trouver
de l'eau. Des millions de litres d’eau sont quotidiennement charriés
pour abreuver les troupeaux de moutons et de chèvres, mais pas un seul
litre au profit des petits singes. Si nous mangions du singe, nous penserions sûrement à leur donner à boire… Le budget pour mettre à
disposition cuves et abreuvoirs, ainsi qu’une simple surveillance des
lieux, est dérisoire. Mais rien n’est fait.
Photo Michel Tarrier |